Incognito: ervaringen die de identificatie tarten

Incognito: ervaringen die de identificatie tarten
Typemachine, Gand (Belgique)
100p., octobre 2008

« Une attaque dans l’obscurité, un saut dans le mystère de l’incognito, une dimension parallèle dans laquelle même ce qui peut être dit, souvent n’est pas dit. »

Publié en 2003 à Cuneo (Italie) et maintenant traduit en néerlandais (1), ce livre rassemble une dizaine de textes sur la clandestinité, et à partir des expériences de personnes qui se retrouvent ou se sont retrouvées dans cette situation souvent inconnue.

Ces textes n’ont pas pour ambition de distiller une théorie à partir de la possibilité de la clandestinité. Ainsi, ce livre ne fait-il ni l’éloge avec lequel certains, qui souvent n’en savent rien, aiment actuellement faire de la surenchère en terme de « radicalité », pas plus qu’il ne présente la clandestinité comme une étape supérieure du parcours révolutionnaire. Au contraire, les différents auteurs (rigoureusement anonymes, ce qui témoigne, disons, d’un certain bon goût) l’apprécient selon leurs caractères et leurs projectualités comme une possibilité, qui se transforme parfois en nécessité, et à propos de laquelle il faut ouvrir la discussion. Ne serait-ce que parce qu’il y a toujours des dizaines de compagnons qui sont actuellement en cavale – mais selon nous plus encore parce que la condition de clandestinité est le sort d’une partie toujours plus importante de la population.

Confondre ce processus de clandestinisation avec un pas destiné à être moins contrôlable, signifie à l’inverse nier l’intention du pouvoir de séparer et isoler les personnes considérées comme gênantes, ou visant à faire accepter à une partie de la population des conditions d’exploitation encore pires. On pourrait même dire que cette logique se place carrément sur le terrain posé par l’Etat, c’est-à-dire la légalité ou son contraire, en s’imaginant que l’illégalité est une condition incontrôlable, alors que la question est plutôt de développer une projectualité qui se veut a-légale. Ainsi, si l’on considère simplement le voyage à travers la clandestinité comme une possibilité, non seulement à cause du coup de fouet donné par la répression mais aussi en tant qu’instrument qui peut avoir son sens pour mener à bien certaines actions, il est clair que briser les tabous autour de cette question et ouvrir la discussion et l’échange là-dessus, a gardé toute son urgence et sa nécessité.

Soulignons enfin que si l’intention de ce livre est tout d’abord d’ouvrir des discussions à travers les expériences de plusieurs compagnons, il s’agit aussi d’une tentative de partager certains aspects - plutôt techniques – liés à la clandestinité. Ainsi, le livre pourrait presque être lu comme un « manuel », ce qui a certainement aussi son importance.

(1) Une version anglaise est disponible chez Elephant Editions, tandis que quelques extraits circulent déjà en français (voir par exemple Tout le monde dehors, février 2004, pp. 18-21) et en espagnol.

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